Septième époque, 1980-1998

Dans la seconde moitié du XXe siècle, c’est à l’IAU que se décident les systèmes des constantes fondamentales qui permettent de construire les éphémérides. Les nouveaux moyens informatiques modifient la manière d’élaborer les éphémérides.
 
Au sein du Bureau des longitudes, de nouvelles solutions numériques voient le jour dès le début des années 1980 (Jean-Louis Simon avec TOP82 pour les quatre grosses planètes ; Pierre Bretagnon avec VSOP82 pour l’ensemble des planètes ; Jean Chapront et Michelle Chapront avec ELP2000 et une solution entièrement numérique pour la théorie de la Lune).
 
La mécanique céleste peut aussi délaisser le paradigme post-newtonien et laplacien, de stabilité du système solaire et prônant dans la résolution du problème des trois corps (et plus) le développement de la fonction perturbatrice en séries, en cherchant, comme l’ont proposé Clairaut, Euler et d’Alembert au XVIIIe siècle et Delaunay, Hansen, Hill, Newcomb et Brown au XIXe siècle,  à calculer le plus de termes possibles en espérant que les séries convergent.
 
Les astronomes redécouvrent dans les années 1980 les méthodes d’Henri Poincaré et l’impossibilité d’intégrer le problème des trois corps et de faire converger à l’infini ces développements en séries qui font le quotidien des calculateurs de la Connaissance des Temps depuis les premières années Lalande : le chaos et l’instabilité s’installent dans le système solaire [7].
 
En 1998, le « service des calculs des éphémérides et de mécanique céleste » devient l’Institut de Mécanique Céleste de Calcul des Éphémérides, l’IMCCE, ouvrant une nouvelle époque pour la Connaissance des Temps et les éphémérides astronomiques. Cette histoire récente reste à écrire et notamment par ses acteurs dont beaucoup sont toujours en activité.

 


[7] Jacques Laskar, 2010, « Le système solaire est-il stable ? », Séminaire Poincaré, XIV, p. 221-246.