Première époque, 1679-1701

La première période de la Connaissance des Temps va de 1679 à 1701. Picard décédé en 1682, Dalencé cède la Connaissance des Temps en 1683 à Jean Lefèbvre, un ouvrier tisserand de la Somme et amateur d’astronomie. La Connaissance des Temps contient déjà quelques notices étrangères à l’astronomie comme des méthodes pour reconnaître les fausses pièces de monnaie par ses alliages, ou des notices plus étroitement liées aux missions scientifiques confiées aux astronomes royaux comme la « mesure de la Terre » ou les oscillations du pendule.
 
Chargés par le roi de développer les méthodes de cartographie et de détermination des longitudes, les rédacteurs successifs de la Connaissance des Temps rédigent de courtes notices sur les horloges ou les moyens de connaître l’heure locale par des moyens astronomiques simples. Mais il n’est pas encore question de navigation savante. Les éphémérides des éclipses du satellite Io de Jupiter par Jean-Dominique Cassini n’apparaissent que dans les volumes des années 1690, irrégulièrement, Cassini souhaitant mettre à jour sa théorie des satellites de Jupiter en tenant compte des travaux d’Olaus Roemer et de son « équation de la lumière »².  

Une  querelle opposant Lefebvre aux astronomes royaux Philippe de la Hire et son fils Gabriel-Philippe conduit à l’exclusion de Lefèbvre de l’Académie et au transfert de la Connaissance des Temps à la nouvelle Académie royale des sciences, renouvelée en 1699, ouvrant ainsi une seconde période pour la Connaissance des Temps.

 


[2] En 1676, Olaus Roemer, assistant de Picard, a mis en évidence le caractère fini de la vitesse de la lumière dans un article devenu célèbre paru dans le Journal des sçavans. Les éphémérides des éclipses des satellites de Jupiter devaient désormais prendre en compte un décalage de 11 à 16 minutes de temps correspondant à la durée mise par la lumière pour traverser l’orbite terrestre lors des oppositions Terre-Jupiter.