Introduction à l'histoire de la Connaissance des temps, de 1679 jusqu'à la fin du XXe siècle

Retracer l’histoire de la Connaissance des temps, éphéméride astronomique publiée sans interruption depuis 1679, c’est croiser l’histoire de plusieurs institutions scientifiques (les deux académies des sciences et le Bureau des longitudes ; mais aussi l’Observatoire de Paris et quelques observatoires des provinces), l’histoire de choix scientifiques opérés par ces institutions et leurs acteurs, pour s’adapter aussi bien à des évolutions et progrès scientifiques, qu’aux demandes souvent contradictoires de ses utilisateurs (astronomes, navigateurs, écoles de navigation, géographes, explorateurs, etc.), de ministres de tutelles et d’institutions scientifiques.

C’est aussi aborder une histoire du livre de science, et plus particulièrement les relations entre les Institutions et quelques-uns des principaux libraires imprimeurs éditeurs scientifiques au XIXe siècle (Courcier, Mallet-Bachelier, Gauthier-Villars, eux-mêmes en filiation directe).

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339 ans de Connaissance des temps au fil de ses « avertissements » 1679-2017 : l'évolution des éphémérides

 La Connaissance des temps est un ouvrage annuel, publié sans interruption depuis 1679. On y trouve les éphémérides des corps principaux du système solaire et des tables diverses pour l’usage des astronomes, des navigateurs et du grand public. Durant plus de trois siècles, le contenu de l’ouvrage a toujours été modifié, amélioré et augmenté.

 Chaque ouvrage a le titre de « Connaissance des temps » suivi de compléments divers plus ou moins détaillés et informatifs. Chacun contient ensuite un avertissement au lecteur signé (ou non) du responsable des éphémérides. Ce responsable peut aussi voir son nom sur la page de titre de l’ouvrage.

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Les Tables des réfractions astronomiques dans la Connaissance des Temps

 La réfraction astronomique joue un rôle très important dans la mesure de la position des astres sur la sphère céleste. Elle résulte de la modification de la trajectoire des rayons lumineux à la traversée de l’atmosphère terrestre qui a pour effet d’éloigner la position apparente des corps célestes de leur position vraie.

L’écart entre la direction observée et la direction primitive du rayon lumineux varie non seulement avec la distance zénithale mais encore avec les circonstances atmosphériques, avec l’état du baromètre et du thermomètre et avec la distribution des densités dans les couches successives de l’air ; c’est la détermination de ces effets qui fait l’objet de la théorie des réfractions astronomiques.

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Les satellites de Jupiter dans la Connaissance des temps

On trouvera ci-après une chronologie des éphémérides des satellites galiléens de Jupiter tels que proposés dans la Connaissance des temps. Galilée avait compris très tôt l’intérêt de l’observation des satellites de Jupiter : leurs éclipses régulières et nombreuses montrent un phénomène facile à observer depuis des lieux différents. 

A une époque où les horloges précises n’existaient pas, on avait là le moyen de connaître l’heure de Paris à l’instant du phénomène depuis un autre lieu même éloigné. La comparaison des temps solaires locaux permettait de déterminer la longitude du lieu : une révolution dans l’histoire de l’humanité.

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Faire usage de la Connaissance des temps : manuels et modes d’emploi pour le calcul astronomique, 1792-1997.

La Connaissance des temps (CDT par la suite) est publiée à partir de mars 1679. Si l’ouvrage comporte des « Explications » comme autant de petits et courts exemples d’usage des éphémérides, il n’existe aucun manuel ou mode d’emploi de ces éphémérides avant la moitié du XVIIIe siècle. La CDT fait appel à des savoirs implicites ; il s’adresse en effet à des personnes déjà instruites, astronomes, gens de la (future) « République des Lettres », ou officiers de marine. Il faut attendre 1762 pour voir le premier mode d’emploi de la CDT, publié par Jérôme Lalande, à une époque où l’astronomie est en plein bouleversement post-newtonien. À cette époque, le calcul intégral fait son irruption dans le calcul astronomique, la méthode des perturbations planétaires inventée conjointement par de grands « géomètres » du siècle — Euler, Clairaut, d’Alembert — conduit à réformer les théories et tables astronomiques. Les rédacteurs des éphémérides doivent aussi tenir compte d’un public auquel les éphémérides s’adressent de plus en plus, les navigateurs, dont la plupart n’ont reçu de leur éducation que l’usage des quatre opérations, de la règle et du compas.

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Les principales éphémérides concurrentes de la Connaissance des temps, avant l’internationalisation des éphémérides : Nautical Almanac, Berliner Astronomisches Jahrbuch, The American Ephemeris, du milieu du XVIIIe au début du XXe siècle 

Cette exposition virtuelle se propose de présenter un panorama, non-exhaustif, des principales éphémérides concurrentes de la Connaissance des temps (CDT par la suite) au cours du XIXe siècle, un peu au-delà de la création de l’Union Astronomique Internationale en 1919, lieu où seront débattus désormais les choix scientifiques adoptés pour le calcul de toutes les éphémérides à partir de 1922.

Nous rappelons tout d’abord sommairement les principales éphémérides qui sont connues et utilisées ou consultées par les astronomes jusqu’au début du XXe siècle. Puis nous donnons quelques éléments d’histoire pour les trois principales d’entre elles, dans l’ordre chronologique d’apparition : le Nautical Almanac and Astronomical Ephemeris anglais dont l’histoire sera un peu plus développée puisque cette éphéméride est l’aune à laquelle se jauge la CDT au XIXe siècle ; le Berliner Astronomisches Jahrbuch allemand qui paraît à partir de 1776 ; puis The American Ephemeris and Nautical Almanac publié par les États-Unis d’Amérique du Nord à partir de 1851.

Nous ne donnerons pas ici d'éléments concernant les éphémérides espagnoles publiés à Cadix-San Fernando depuis 1791 et ou les éphémérides de Turin qui sont pourtant unifiées aux quatre grandes éphémérides en 1911. De même, si les éphémérides astronomiques portugaises publiées à Coïmbra et à Lisbonne au début du XIXe siècle marquent une étape importante dans le calcul des éphémérides astronomiques, elles restent d'usage très localisé.

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