Delaunay, Charles-Eugène

Né à Lusigny-sur-Barse, Aube le 1816

Mort le 1872, Cherbourg

Nous célébrons cette année le bicentenaire de la naissance de Charles-Eugène Delaunay qui fut directeur de l’Observatoire de Paris de 1870 à sa mort accidentelle en 1872.

Après des études à l’École polytechnique (1834-1836) et à l’École des Mines, il débute une carrière d’enseignant tout en poursuivant ses recherches.

L’académicien et membre du Bureau des longitudes Joseph Liouville (1809-1882) l’incite à s’intéresser aux perturbations d’Uranus et à publier dans la Connaissance des temps pour 1845 un article intitulé « Calcul de deux inégalités d’Uranus, qui sont de l’ordre du carré de la force perturbatrice ».
Ces premiers travaux suscitant de violentes critiques du futur découvreur de Neptune Urbain Le Verrier, Delaunay s’attache à un nouvel objet astronomique auquel il consacrera désormais l’essentiel de ses travaux : la Lune.

À l’avènement de Le Verrier à la tête de l’Observatoire de Paris, Delaunay anime le camp des opposants, aux côtés de Joseph Liouville, Claude-Louis Mathieu et Ernest Laugier.
Élu à l’Académie des sciences en 1855, puis au Bureau des longitudes en 1862, il multiplie les publications dans la Connaissance des temps (par exemple, pour 1862 : « De l’accélération séculaire du moyen mouvement de la Lune, d’après la méthode de Poisson ») et l’Annuaire.

Le tournant libéral de l’Empire lui donne l’opportunité de se faire entendre sur les dérives autoritaires du directeur de l’Observatoire. Celui-ci est finalement destitué et remplacé par Delaunay en 1870.

Avec la guerre, le siège de Paris puis la Commune, c’est dans une période tourmentée qu’il exerce ses nouvelles responsabilités, pendant une courte durée puisqu’il décède au cours d’un naufrage en 1872.

Mais son œuvre scientifique lui survivra et sa théorie du mouvement de la Lune peut être vue comme une apothéose du calcul analytique des perturbations avant qu’il soit détrôné, tout d’abord par la nouvelle théorie des perturbations des mouvements de la Lune d’Ernest William Brown dans les années 1900-1910, puis dans la seconde moitié du XXe siècle par de nouvelles méthodes utilisant l’ordinateur, comme celles élaborées par Jean Chapront et Michelle Chapront-Touzé par exemple et publiées par le Service des calculs et de mécanique céleste du Bureau des longitudes.

Citation du texte: Colette Le Lay, “Delaunay, Charles-Eugène,” La connaissance des temps, consulté le 10 décembre 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/527.