Le Monnier, Pierre Charles
Né à Paris le 1715
Mort le 1799
Pierre Claude Le Monnier naît à Paris le 23 novembre 1715 (et non le 20 comme l’affichent la plupart des notices biographiques). Son père Pierre Le Monnier (1675-1757) est académicien et son frère Louis Guillaume (1717-1799) le deviendra également. Parvenu à l’âge adulte, Pierre Claude choisit le prénom de Pierre Charles sous lequel il est désormais connu. Peu après son entrée à l’Académie royale des sciences à titre d’adjoint-géomètre, il participe à l’expédition pour la mesure d’un degré de méridien en Laponie (1736-1737) aux côtés de Clairaut et Maupertuis. Grand observateur, protégé de Grandjean de Fouchy, il publie une Histoire céleste en 1741 et contribue à l’érection du gnomon de l’église Saint-Sulpice. Nommé fellow de la Royal Society en 1739, il noue des contacts étroits avec le monde savant britannique et entreprend la traduction complétée d’un ouvrage latin de John Keill (1671-1721) qu’il publie en 1746 sous le titre Institutions astronomiques. L’ouvrage ne sera supplanté que par l’Astronomie de Lalande en 1764. C’est l’une des sources essentielles de D’Alembert pour les articles d’astronomie de l’Encyclopédie. La collaboration entre Le Monnier et D’Alembert ne s’arrête pas là. Chacun des géomètres en concurrence sur la difficile application du problème des trois corps à la théorie de la Lune s’attache les services d’un observateur. Pour Euler, c’est Tobias Mayer, pour Clairaut, c’est Nicolas Lacaille et pour D’Alembert, c’est Pierre Charles Le Monnier.
Le Monnier engage également l’astronome Alexandre-Guy Pingré (1711-1796) pour les calculs d’une éphéméride nautique, l’Etat du Ciel, dont quatre volumes paraîtront entre 1754 et 1757, sans succès auprès des navigateurs. Il est aussi l’auteur en 1771 d’une Astronomie nautique lunaire où il poursuit la correction des tables de la Lune sur une période de 223 lunaisons (un Saros), en s’en tenant à la seule observation à une époque où la mécanique céleste post-newtonienne développée par Euler, Clairaut et D’Alembert fait preuve de sa puissance.
L’observateur Le Monnier survit au géomètre D’Alembert et décède en 1799.
Citation du texte: Guy Boistel et Colette Le Lay, “Le Monnier, Pierre Charles,” La connaissance des temps, consulté le 21 novembre 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/937.