Montalant, François
Né à Meaux le 1 10 avril 1790
Mort à Paris le 10 juin 1853 ?
Un ingénieur-géographe issu de Polytechnique, vétéran de la Grande Armée, calculateur auxiliaire puis secondaire au Bureau des longitudes.
François Montalant est issu de la promotion 1807 de l’École polytechnique ; il est sorti 150e en 1809 et admis dans les Services publics dans le corps des Géographes (où il est reçu premier par ordre de mérite). Il est ingénieur-géographe, Vétéran de la Grande Armée de 1814. Il est ensuite employé comme Observateur à la Carte de France au 1/80 000e (1819-1830) dite Carte de l’État-Major (1820-1866)1.
Le volume des calculs pour la CDT augmentant, le responsable, Alexis Bouvard souhaite être déchargé d’une partie du travail. Le Capitaine Montalant est alors recruté comme calculateur auxiliaire en 1830, très certainement via le réseau de l’École polytechnique où Montalant fréquente Arago, Babinet, Beautemps-Beaupré, Mathieu…Il entre au BDL en 1830 :
« Un membre propose de confier provisoirement la fonction de 3ème calculateur à M. Montalant, ingénieur-géographe. Cette proposition est adoptée. »2
Encore faut-il payer Montalant ; or, les calculateurs sont payés sur le budget global alloué par le ministère de l’Intérieur au Bureau et ces calculateurs n’ont de ce fait vraiment aucune existence légale. Le ministère de tutelle (le ministère de l’Intérieur) laisse, depuis 1802, le Bureau gérer ses affaires en interne. Le traitement de Montalant est donc prélevé sur les indemnités de Bouvard, responsable de la CDT :
« M. Bouvard est autorisé à compter à M. Montalant une partie de l'indemnité qui lui est allouée pour ses calculs. »3
Le transfert de la gestion du BDL au ministère de l’Instruction publique en 1831 ne change rien au début. Le traitement d’auxiliaire de Montalant est de 1000 francs entre 1831 et 1835.
Le 22 février 1831, Montalant intègre le corps royal d’État-Major où il prend le grade de « Chef d’escadron d’État-Major » et poursuit sa mission pour l’élaboration de la Carte de France. En 1832 on pense même à lui pour occuper le poste de secrétaire-trésorier-bibliothécaire du Bureau des longitudes, sans doute par respect pour son parcours militaire et scientifique prestigieux :
« Au nom de la commission nommée dans la dernière séance, M. Poisson présente MM. Daussy et Montalant comme candidats pour remplir la place de secrétaire-bibliothécaire de l'Observatoire vacante par la nomination de M. Largeteau à la place d'adjoint. »4
Mais le 30 mai, le Bureau choisit majoritairement l’hydrographe Pierre Daussy5. Montalant devient « calculateur secondaire » en 1836 et son traitement du Bureau ds longitudes passe à 2000 francs par an.
En 1837-38, Montalant est toujours en service à Polytechnique, où il est membre du Conseil de Perfectionnement en tant que délégué des services publics (Ordonnance du 30 octobre 1832) aux côtés de Beautemps-Beaupré6.
Aucun incident n’est noté ni dans les procès-verbaux ni dans les archives. Montalant est le 3e homme sûr de l’équipe des calculateurs du Bureau constituée de Lebaillif-Mesnager et de Gaudin.
En 1843, pour des raisons de santé, Montalant se retire de sa position de calculateur du BDL :
« M. Montalant écrit qu'une maladie des yeux ne lui permettrait plus de continuer les calculs dont il était chargé. Il donne sa démission et demande à être remplacé à partir du 1er janvier prochain [1844]. Le remplacement de M. Montalant se fera dans une des prochaines séances. MM. Beautemps-Beaupré, Mathieu et Largeteau feront une présentation de candidats mercredi prochain. »
Il est remplacé par (le Cdt ou colonel) Aristide Servier, un autre militaire issu de Polytechnique :
« M. Largeteau, au nom de la commission nommée dans la séance précédente, présente M. Servier pour remplacer M. Montalant comme calculateur. La nomination aura lieu dans la séance prochaine. On procède à l'élection d'un calculateur en remplacement de M. Montalant. M. Servier réunit l'unanimité des suffrages ; il est nommé calculateur. M. le secrétaire fera connaître à M. le ministre de l'Instruction publique cette nomination. »7
1. [Almanach Royal, 1828, section XI : « Corps royal des ingénieurs géographes militaires » ; SHD - 3 M 446 (D 344) –« Dépôt général de la Guerre. Nouvelle carte générale de la France, travaux géodésiques et topographiques du capitaine Montalant (1819-1830), du capitaine Lecesne (1820-1827), du lieutenant-colonel Épailly (1818-1831) : canevas, états des travaux, rapports, notes, cartes, correspondance. 1819-1831 » ; Annuaire de l’École Polytechnique, Vol. 6, 1838-1839 ; A. Fourcy, 1828, Histoire de l’École Polytechnique, Paris, Chez l’Auteur, École Polytechnique]. Dossier de Légion d’honneur LH/1914/51 (4 pièces), base LEONORE.
2. PV BDL, 3 février 1830.
3. PV BDL, 23 juin 1830.
4. PV BDL, 23 mai 1832.
5. PV BDL, 30 mai 1832.
6. [Archives X ; Annuaire de l’État militaire de France, 1837, Paris, E. Levrault, p. 31].
7. PV BDL des 13 et 27 décembre 1843.
Citation du texte: Guy Boistel, “Montalant, François,” La connaissance des temps, consulté le 21 novembre 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/777.