Haros Charles H.
Né en ?
Mort le 1808
Un calculateur discuté.
Au Cadastre, il est dans le groupe des mathématiciens de « grand mérite » qui élaborent les formules mathématiques pour le calcul des logarithmes. Il est affecté au calcul de la CDT après 1794. Il a laissé des œuvres : Instruction abrégée sur les nouvelles mesures qui doivent être introduites dans toute la République au 1er Vendémiaire an 10, avec des tables de rapports et de réductions (Paris, 1801 ; éd. en 1802 et 1810) ; Comptes faits à la manière de Barême sur les nouveaux Poids et Mesures, avec les prix proportionnels à l’usage des commerçans (Paris, 1802). À la suppression du Cadastre en mars 1802, Haros est intégré avec Jean-Baptiste Marion au Bureau des longitudes à la demande de Méchain. Mis en période probatoire, il ne donne pas entièrement satisfaction ; le Bureau le menace de prendre des sanctions en novembre 1802 s’il ne remplit pas son travail.
Le 5 novembre 1808, Charles Haros tombe malade et ne reviendra plus calculer pour la CDT :
« M. Haros, un des calculateurs de la Connaissance des tems, après une longue maladie, entre dans une convalescence pénible qui retarde les calculs. M. Marion a remis les mois d'août et septembre 1811 ; octobre est calculé et novembre commencé. M. Marion continuera seul les deux mois qui manquent et l'on fera imprimer aussitôt que possible. On propose de changer d'imprimerie puisque l'Imprimerie impériale ne termine rien. »1
Le 30 novembre 1808, le Bureau annonce le décès de Haros et discute de son remplacement. Il est temporairement remplacé entre février et août 1809 par Desgranges, un autre ancien du Cadastre. Mais il ne satisfait pas Bouvard ni le Bureau :
« M. Desgranges […] se plaint de ce qu’on ne lui a pas payé des appointements du mois de juillet, attendu qu’il n’a pas rempli ses engagements et fourni les calculs qu’il doit donner chaque mois. Le Bureau arrête que ses appointements lui seront retenus jusqu’à l’époque où il fournira mois par mois les calculs dont il est chargé »2.
Le 30 août 1809, Desgranges renonce à calculer la CDT. Il est remplacé en septembre 1809 par Lebaillif-Mesnager qui est placé à l’essai. Un an plus tard, Lebaillif prend le titre de calculateur associé à Marion, alors qu’ils commencent les calculs pour l’année 1815, montrant ainsi leur efficacité et dextérité calculatoire 3. Lebaillif demeurera en poste jusqu’à son décès, après 50 années de calculs pour la CDT, en décembre 1859, une des plus longues carrières au Bureau des longitudes.
Secours portés à la Veuve Haros
Au début de l’année 1809, la Veuve Haros contacte Gaspard Prony pour lui transmettre des tables de logarithmes calculées par Feu son mari, qui espérait gagner beaucoup d’argent en prétendant calculer les logarithmes jusqu’à 1 million… (D. Roegel, 2011, note 79). Le 14 avril, le Bureau des longitudes reçoit une lettre de la Veuve Haros qui réclame des secours, c’est-à-dire de l’argent de subsistance, un peu comme une « pension de réversion », mais qui n’en a pas encore ni le nom ni l’existence légale. Le Bureau constate qu’il n’a pas d’autres sommes que le reliquat de traitement d’un calculateur qui a cessé d’être payé depuis la mort de M. Haros (en décembre 1808) jusqu’au jour où il a été remplacé par Desgranges (en février 1809). Le Bureau décide que ce reliquat de 400 francs sera délivré à la veuve Haros sur simple quittance (PV BDL).
Un peu plus d’un an plus tard, le 31 octobre 1810, le Bureau est encore sollicité par la veuve Haros qui lui demande de lui trouver une place dans un hospice ; le Bureau ne refuse pas et autorise Alexis Bouvard à donner 50 francs à la veuve Haros en attendant. Enfin, le 6 février 1811, Bouvard et le Bureau trouvent une place à la Salpêtrière pour la veuve Haros. La décision est entérinée par le ministre de l’Intérieur le 20 février suivant et le ministère ordonne l’admission de Madame Haros à l’hospice de la Salpêtrière : « on écrira pour accepter et remercier son Excellence » (PV BDL aux dates citées).
1. PV BDL, 5 novembre 1808.
2. PV BDL 17 août 1809.
3. PV BDL du 30 août 1809 et 29 août 1810.
Citation du texte: “Haros Charles H.,” La connaissance des temps, consulté le 10 décembre 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/548.