Dallet, Gabriel

Né le 1858

Un autre Flammarion...

En 1872, Gabriel Dallet est chargé pour le Bureau des calculs de réductions et de positions d’étoiles, et de vérifications pour une somme de 75f,60. Il est calculateur auxiliaire pour les tables de la Lune de Delaunay en 1875 et calculateur pour l’observatoire de Montsouris en 1878. Il est employé par Loewy à d’autres tâches que les calculs, et fait souvent office de garçon de Bureau. Il quitte volontairement le Bureau des calculateurs après la révocation de Charles Noël et quelques autres calculateurs entre 1875 et 1878 (vraisemblablement Jeanmougin et Perroncel puis Hackenberger et Holetschek)1.

 

 

Dallet s’est ensuite tourné vers une carrière de vulgarisateur en astronomie ; il publie plusieurs articles dans La revue scientifique de la France et de l’étranger au début des années 1880 (1882 et 1883) sur le système solaire et la comète de 1882. Il a ensuite publié plusieurs ouvrages parmi lesquels notamment Les merveilles du ciel (Baillière et fils, Paris, 1888) dans lequel il fait aux pages 26 et suivantes, allégeance à Le Verrier. Il y plaide pour l’existence de la planète intra-mercurielle Vulcain et des satellites de Vénus. Aux pages 354 et suivantes, il est élogieux à l’égard de ses anciens collègues calculateurs du BDL, Joseph Bossert, Léopold Schulhof, de Villedeuil, notamment.

Son plus grand succès littéraire semble être son Astronomie pratique. Le Soleil, les étoiles (Firmin-Didot, Paris, 1890). Il publie aussi un article : « Contribution à la recherche des planètes extra-neptuniennes » dans le Bulletin Astronomique (16, 129), ce qui témoigne d’une certaine reconnaissance par les astronomes de l’Observatoire. Il collabore à La science illustrée dans les années 1890 où il donne des articles sur l’heure nationale, le choix du méridien de Greenwich dans des articles au ton polémique. En 1901, il déduisit l’existence d’une planète hypothétique située à 47 unités astronomiques, ayant une magnitude de 9,5 à 10,5. Il était en 1890 secrétaire du périodique Le Galilée, revue des sciences cosmologiques fondée en avril 1889 et qui, semble-t-il, disparut en 1895. Signalons les deux articles parus dans les Annales de Géographie sur « La construction d’une carte »2.

Son passage par le Bureau des calculs ne lui a pas laissé un grand souvenir :

« Quelque séduisante que soit la carrière d’astronome, dans bien des cas, la situation personnelle des observateurs ne leur permet pas de négliger le côté pratique de la Vie. La Lutte pour l’existence est devenue tellement âpre à notre époque, que, souvent, à une carrière honorable et peu rémunérée on préfère les bénéfices d’un emploi moins relevé. Nous devons donc mettre en garde ceux qui croiraient pouvoir trouver un avenir brillant dans la carrière que nous leur indiquons […] Le Bureau des calculs de l’Observatoire ou du Bureau des Longitudes sont deux impasses qui ne peuvent mener à aucun avenir enviable ni permettre d’appliquer les facultés d’observation que l’on peut posséder.3»

 

1. Voir le chapitre 8 dans notre « Pour la Gloire de M. de la Lande », histoire de la Connaissance des temps de 1679 à 1920.

2. Ann. Géogr., 1892, 2/5, 11-26 ; Ibid., 1893, 2/6, 137-150.

3. Souligné par nous. Dallet, G., 1892, Astronomie Pratique. Le Soleil, les étoiles, Paris, Firmin-Didot, 11-15.

Citation du texte: Guy Boistel, “Dallet, Gabriel,” La connaissance des temps, consulté le 20 avril 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/508.