Coniel, Jean-Joseph

Né le 13 février 1852

Mort le 23 septembre 1914

Calculateur auxiliaire puis de 1ère classe, primé par l’Académie et auteur dans le Bulletin astronomique, de 1874 à 1914.

(Jean)-Joseph Coniel est né à Void (Meuse). Son père Louis était manœuvre. D’abord simple gardien de bureau à l’Observatoire de Paris, il est entré comme calculateur auxiliaire au BDL le 1er février 1874 coopté par Loewy, puis fut encouragé par Félix Tisserand à étudier l’astronomie1. À cette époque, il effectue des calculs (non spécifiés) pour la CDT et pour l’Annuaire. Lors de la création officielle du « Service des calculs » en 1881, il est nommé aide-calculateur le 29 janvier 1881. Puis il est promu calculateur de 2e classe le 1er juillet 1891 (son traitement passe de 2000 à 4000 francs ; PV du 5 juillet 1893). Il est ensuite promu calculateur de 1e classe le 1er janvier 1909. Il est resté au « Service des calculs » jusqu’à sa mort. En 1910, Joseph Coniel calcule les positions de Mars et de la Lune, et est un des spécialistes des distances lunaires, en plus de quelques autres éphémérides, celles des petites planètes comme nous allons le voir.

Joseph Coniel a deux fils qui seront aussi calculateurs. Le premier, Charles Coniel (1879 - >1922), entré au Service des calculs du Bureau des longitudes en 1899, sera révoqué en 1922 après de très nombreuses absences pour raisons de santé (voir la section calculateurs révoqués). Le second fils de Joseph, René Auguste Coniel (1881-1964), est employé au Bureau des calculs de l’Observatoire où son travail spécifique aux petites planètes a été remarqué par Baillaud. Nous renvoyons le lecteur à la notice que lui a consacré Philippe Véron2.

 

 

 

Joseph Coniel est diabétique et sa santé est parfois précaire. En novembre 1883, il en appelle au secours du Bureau : « M. Coniel, Calculateur méritant, est menacé de perdre la vue ; il demande au Bureau de lui accorder la moitié de son traitement éventuel, soit 100 f par mois, pendant trois mois ; cette proposition est acceptée »3. En juillet 1889, Joseph Coniel est décoré des palmes d’officier d’Académie sur la proposition de Loewy relayée par le Bureau4.

Recouvrant la santé, Joseph Coniel entreprend de s’attaquer aux orbites de certains astéroïdes découverts en France en leur appliquant un « procédé particulier d’après une méthode de Gauss »5. Il a calculé les éléments et les éphémérides de plusieurs petites planètes entre 1891 et 1899. Ce faisant il a dû reprendre le calcul des perturbations de Jupiter d’après les tables de Le Verrier pour l’époque allant de 1769 à 1843 qui ont servi à déterminer les orbites des comètes Barnard et Swift notamment. Ce travail lui a valu le prix Valz de l’Académie en 1894. Joseph Coniel est aussi un contributeur important au Bulletin astronomique, la revue de l’Observatoire, avec 35 articles publiés entre 1891 et 18996.

Le Bureau note en 1906 : « M. Coniel est un très habile calculateur, plein de dévouement et de zèle, il a fait preuve, en outre, en diverses circonstances, d’un désintéressement qui mérite d’être signalé en publiant divers travaux importants nécessaires au Bureau, et qui ne rentraient pas dans le cadre de ses obligations professionnelles ». Puis en 1910, Coniel est de nouveau remarqué car il contribue à animer le « Service des calculs » : « M. Joseph Coniel est un employé modèle dont on ne saurait trop signaler les services. Excellent calculateur, qui fournit chaque année [de] nombreuses heures de calculs supplémentaires indispensables pour suppléer à l’insuffisance de notre budget »7.

Joseph Coniel est mort à Massy (Essonne) le 23 septembre 1914 : « M. Le Président annonce le décès de M. J. Coniel calculateur de 1ère classe, survenu le 23 septembre ; il a tenu à assister aux obsèques qui ont eu lieu à Massy-Vérrières. M. J. Coniel était l’un de nos meilleurs calculateurs et il était parvenu à sa situation par son travail personnel. D’abord simple gardien de bureau à l’observatoire de Paris, … il entra comme calculateur auxiliaire au Bureau sous les auspices de M. Loewy. Depuis il a toujours donné toute satisfaction à ses directeurs. »8 Il était en congé de maladie depuis le 13 août précédent. Il était veuf de Marie Thérèse Désirée Douren9.

1. PV BDL, 23 septembre 1914.

3. PV BDL, 14 novembre 1883.

4. PV BDL, 29 mai et 17 juillet 1889.

5. PV BDL, 2 août et 9 août 1893.

6. A. Cazal, 2015, op. cit.

7. Dossier Joseph Coniel, archives inédites du BDL conservées à l’Institut.

8. PV BLD, 30 septembre 1914.

Citation du texte: Guy Boistel, “Coniel, Jean-Joseph,” La connaissance des temps, consulté le 29 mars 2024, https://cdt.imcce.fr/items/show/506.